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Avec professeur Truck, elle propose du soutien scolaire dans un camping-car de Vire jusqu’à Flers


Audrey Kistler a créé, il y a deux ans, un concept unique en France : une classe mobile. Dans son camping-car, elle sillonne les routes du bocage virois pour dispenser des cours de soutien à ses élèves. Et la formule cartonne !


Il ne passe par inaperçu. Stationné, ce mercredi 9 février 2022, entre les pavillons de ce lotissement de Souleuvre-en-Bocage, près de Vire Normandie (Calvados), le camping-car du Professeur Truck fait son petit effet. Mais rien à voir avec les camionnettes de vacanciers. À l’intérieur, Audrey Kistler et son élève du jour, Laurine, travaillent dur.

« Quel est l’autre nom de la Première Guerre mondiale ? » lit la timide voix de la collégienne de 14 ans. « La Grande Guerre ? » ajoute-elle, en jetant un regard hésitant à sa professeure. « Oui, c’est ça ! acquiesce Audrey Kistler. Fais-toi confiance ! »

Une formule de soutien scolaire à domicile inédite


Aujourd’hui, c’est révisions des cours d’histoire et de géographie. Et c’est Laurine qui a choisi le programme de jour. « Je voulais revoir ces matières pour le brevet blanc », explique-t-elle.


Crayon en main, la jeune fille coche les cases du questionnaire sur le grand écran interactif. En dessous, une multitude de bouquins d’apprentissage sont stockés dans des caisses. En face, une petite table fait office de bureau. Ce camping-car a été entièrement réaménagé par Audrey Kistler, il y a deux ans, pour y recevoir ses élèves. « C’est une petite salle de classe mobile », décrit-t-elle.


Cette ancienne ingénieure maître dans l’automobile et la pétrochimie, a obtenu son diplôme de professeur en 2016. Après quelques années d’enseignement en collège et lycée, elle se lance un nouveau défi en 2019 : proposer une formule de soutien scolaire à domicile inédite. « Ça n’existait nulle part en France », assure-elle. Naît alors sa marque Professeur Truck, à Vire Normandie. Dans son camping-car, elle sillonne les routes du bocage virois, à la rencontre de ses élèves.

« Ici, il n’y a pas la pression des notes »


Parmi eux, Laurine, qu’elle accompagne depuis la rentrée de septembre 2021. « J’aime bien parce que je ne suis pas dans le cadre de la maison, ni dans celui de l’école », confie la collégienne. « Je dis souvent que c’est comme un confessionnal, ajoute encore Audrey Kistler. Ici, il n’y a pas la pression des notes, de l’école, des parents… Et on parle parfois de tout autre chose que les cours. Mes élèves peuvent se livrer sur ce qui les tracasse. Ce qui se passe dans le truck reste dans le truck. »


Et les résultats semblent porter leurs fruits. « Maintenant je comprends mieux les choses, surtout pour les évaluations, se réjouit Laurine. J’ai de meilleures techniques pour mémoriser. »

Professeure Truck accompagne les enfants du CP à la terminale, dans toutes les matières. Et le concept s’exporte, au-delà des frontières du bocage. Pierre Partiot a débarqué de Marseille il y a un an, pour rejoindre l’aventure. Tous les deux travaillent désormais sous la même marque, mais en tant qu’indépendant, chacun de leur côté. Si Audrey couvre une large zone allant de Vire à Flers (Orne), Pierre, dans son propre camping-car, vadrouille dans un périmètre de 30 km autour de Saint-Lô (Manche).


Ce deuxième lancement a d’ailleurs été sélectionné par la région Normandie dans le cadre du dispositif « coup de pouce », qui soutient la création de petites entreprises. Une subvention 6 749 € a été octroyée à Pierre. Face à leur succès, le binôme appelle maintenant tous les professeurs désireux de les rejoindre dans leur aventure à se manifester.

À Vire-Normandie, elle enseigne la robotique et l’aide aux devoirs à bord de son camping-car

Apprendre à coder avec des robots. Voilà la nouvelle mission de Professeur Truck. À Vire Normandie (Calvados), l’ancienne ingénieure maître dans l’automobile et la pétrochimie, devenue professeure, apporte un soutien scolaire aux élèves. Depuis peu, Audrey Kistler a ouvert une école de robotique Algora et enseigne la programmation et la robotique. Rencontre.


Audrey Kistler a quitté le monde de l’automobile et de la pétrochimie, pour devenir professeure. Elle propose aussi une aide aux devoirs et enseigne la programmation et la robotique, à bord de son camping-car, à Vire Normandie (Calvados).

Comment se porte votre classe mobile de soutien scolaire ?

J’ai démarré l’activité en 2019 à bord de mon camping-car. Je parcours le bocage soit environ 600 km par semaine. Mes journées sont bien remplies avec 43 heures de cours par semaine.

J’enseigne l’ensemble des matières scolaires du CP à la terminale, les mathématiques, le français, l’allemand et la bureautique. En plus des cours particuliers, je propose l’aide aux devoirs.

La salle mobile est équipée d’un écran tactile interactif, d’une imprimante, de manuels scolaires. J’organise des cours collectifs, des stages au domicile de l’élève ou devant son établissement scolaire. Ici, il n’y a pas d’échec, le taux de réussite est de 100 %.

Face à l’augmentation de la demande, vous recherchez des enseignants ?

Si vous avez envie de découvrir une autre façon d’enseigner, de rejoindre un réseau tout en étant indépendant, je suis actuellement à la recherche d’un enseignant pour le secteur de Flers (Orne).

À la rentrée 2022, j’ai dû aménager une pièce de ma maison en salle d’études, située dans l’ancien bar Le Neuvillais, à Vire. Celle-ci est ouverte du lundi au vendredi (fermée le mercredi), et elle est encadrée et animée par Audrey Fléouter.

L’école de robotique Algora est née en janvier 2022, comment évolue-t-elle ?

La robotique, la programmation font partie du programme de l’Éducation nationale. Ouverte tous les jours, l’école se situe dans la salle d’études.

J’ai investi dans six kits robotiques Algora. À partir d’un guide de module, l’élève cherche les composants pour construire son robot. Comme un jeu, les codeurs (6-17 ans) vont construire leur robot (transformer, détecter les séismes), à l’aide de briques très faciles à manipuler, rentrer les commandes dans un logiciel et lancer des missions créatives.

Quels sont les bienfaits de ce programme ?

Pour la nouvelle génération, le numérique, c’est l’avenir ! L’enfant doit faire preuve d’imagination, il apprend à programmer des robots avec des icônes pour les 9-10 ans. La robotique permet de développer de multiples compétences : l’électronique, la construction, l’imagination, la manipulation, la logique.
Mon objectif est de développer des groupes de cohésion pour adultes avec des salariés d’entreprise, réserver une journée entre amis, organiser un enterrement de vie de jeune fille. L’atelier de découverte commence à partir de 20 € l’heure.

France Info – Éducation : un camping-car amĂ©nagĂ© en salle de classe pour proposer des cours particuliers dans les zones rurales


C’est la dernière ligne droite pour les rĂ©visions du brevet des collèges, qui dĂ©butera lundi 28 juin. En Normandie, une enseignante a dĂ©cidĂ© de sillonner les routes rurales Ă  bord de sa caravane pour proposer des cours particuliers. 

Depuis deux ans, les journĂ©es de Audrey Kistler commencent Ă  bord d’un camping-car. Elle est devenue « Professeur Truck« , une enseignante itinĂ©rante, propriĂ©taire d’une Ă©cole mobile. « Ce n’est pas forcĂ©ment facile pour les parents de se dĂ©placer, de venir par exemple Ă  Caen, oĂą il y a plus de structures de soutien scolaire« , confie Audrey Kistler, qui propose ainsi « de venir Ă  domicile et de leur proposer le mĂŞme service qu’ils trouveraient dans une grande ville, mais devant chez eux.« 

Une salle de classe sur un parking 

Pour proposer du soutien scolaire, Audrey Kistler sillonne la campagne normande. Ce matin-lĂ , elle a choisi un parking de Vire (Calvados) pour installer sa salle de classe. Dans moins de 10 mètres carrĂ©s, elle prĂ©pare ses deux Ă©lèves de troisième aux Ă©preuves du brevet des collèges. « Je trouve ça mieux ici qu’en cours, parce qu’on peut apprendre certaines notions, qu’en cours, on fait ça vite fait« , se rĂ©jouit Lucas Duchey, collĂ©gien. « Dans la classe, c’est toujours un petit peu dissipĂ©, donc je comprends mieux ici« , glisse Esteban Lechevallier, l’autre Ă©lève. Audrey Kistler a dĂ©pensĂ© 40 000 euros pour rĂ©amĂ©nager son camping-car ; le concept est unique en France, et indispensable dans certaines communes rurales isolĂ©es.